La superficialité du conseil en image

Si je vous dis « conseil en image » à quoi pensez-vous ?

Très certainement à ce qui est diffusé à la télévision française. Des hommes, des femmes sans style, une hygiène de vie scrutée, une transformation et un avant-après qui vous confirme qu’avant c’était moche et que maintenant ils vont pouvoir se ressaisir de leur vie !
Ce cliché est, en France, encore produit, regardé et cultivé.

« Mais les clichés contiennent toujours une certaine part de vérité. » me direz-vous.

Alors d’où vient ce cliché d’un métier juge de style ?

Qu’est-ce qu’un vrai conseiller en image fait vraiment ?

Et comment travaille-t-il ?

1. Le conseiller en image : un juge de style

Quand je rencontre une nouvelle personne et que je dis que je travaille dans la Mode, presque à chaque fois un pas de recul se fait et je vois dans le regard de ces personnes cette pensée : « Elle va me juger ».

Si les gens se croient mal habillés, il s’excusent …
Si les gens se croient bien habillés, ils me demandent ce que j’en pense …

Le premier juge de soi, c’est soi-même.

Et si quelqu’un de l’extérieur, un métier de la mode pouvait juger quelque chose, le styliste (mon premier métier) serait le mieux placé. J’aimerais juste rappeler que le stylise a pour compétence principale de créer un vêtement. Ce qu’il travaille, son expertise se concentrent sur le vêtement. La qualité des matières, l’intensité des couleurs, le tombé, la coupe, le porté … Ce professionnel, s’il l’est, jugera l’objet de son expertise et non de vous-même.

Un vrai conseiller en image suit la même directive.

C’est la raison pour laquelle par exemple, je n’utilise pas l’avant-après dans ma communication. Souvent c’est le résultat-résumé d’un conseil en image. Mais je trouve que cette pratique cultive un jugement, sous-entendu certes, mais un jugement de la part des personnes extérieures. Un « C’est trop beau ! » basé sur l’après, sous-entend un «  Avant c’était moche … », par comparaison et par contraste. J’avoue ne pas m’aligner sur cette technique de communication. Cette opposition visuelle fait de l’effet. Mais elle encourage à réagir et prendre parti, en tant que spectateur et de dire : j’aime, j’aime pas. Subjectivité qui confond jugement de l’apparence et jugement de la personne elle-même.

2. Le conseiller en image met en valeur l’individu

Alors quelle est la mission du conseiller en image ?

La définition officielle est : valoriser le capital image de l’individu en fonction de sa personnalité.
Concrètement c’est conforter l’individu dans une image personnelle actuelle, esthétique et dynamique, en se basant sur sa personnalité.

Cela ne revient pas à faire simplement porter les tendances vestimentaires du moment. C’est écouter le caractère d’une personne et le retranscrire dans le choix des matières, des coupes, des couleurs …

Par exemple, chaque être humain a une morphologie : la structure osseuse. Elle même est associée à une silhouette, l’enveloppe corporelle, qui lui est propre. Chaque individu possède une combinaison, une géométrie unique. Alors quels types de vêtements s’associent avec celle-ci ? Pas seulement pour une tenue, mais pour toutes, avec tout type de vêtement, en toute circonstance ?

S’ajoute à cela la perception personnelle de l’individu. Il peut ne pas apprécier quelque chose, avoir des complexes ou le contraire. Et cette façon de se percevoir influencera la façon de s’habiller, de se valoriser, sous-valoriser ou sur-valoriser.

La morphologie et la silhouette sont 2 composants distincts de l’image personnelle d’un individu.

3. Le conseiller en image voit l’image comme un outil

Certains le savent, mais conseiller en image n’est pas le titre complet. C’est : conseiller en image personnelle et communication.

L’image personnelle c’est l’apparence physique, le visible d’une personne.
La communication d’un individu est verbale, para-verbale et non-verbale.

Je l’admets « conseiller en image personnelle et communication », c’est un peu long. Mais en omettant la deuxième partie, « communication », il est tout à fait normal d’avoir l’attente d’un résultat visible, une évolution esthétique. C’est si pauvre … La définition de ce métier ne se réduit pas a un objectif superficiel.

Pour moi, associer image personnelle et communication n’est pas anodin.

L’image personnelle, telle un tableau, est expressive. Assurée, hésitante, timide, naturelle, froide, molle, fragile, dynamique, … Ça vient de vous, sciemment ou non. Votre interlocuteur n’est pas insensible à ce que vous donnez à voir. Parfois cette sensibilité est consciente, parfois elle est de l’ordre de l’inconscient. L’entourage perçoit et interprète à sa manière.

L’image personnelle est pour moi un outil d’expression et ensuite un vecteur de communication. C’est à dire qu’elle devient un canal par lequel transfèrent des informations. Dans un contexte professionnel, quand cette image est réfléchie, investie, elle devient un véritable outil qui participe à l’interaction.

Lorsque le conseil en image se limite à travailler l’esthétique uniquement dans un objectif stylistique, c’est un métier superficiel. Par contre lorsqu’il s’ouvre sur sa pleine mission et dans un contexte professionnel : l’image personnelle de son client est au service d’une communication professionnelle. Elle devient un outil puissant qui facilite l’interaction entre les interlocuteurs. Car une image pertinente vous rend identifiable et vous met en position d’ouverture.

En tant que Designer de l’individu, je n’éprouve pas votre style, je n’approuve pas votre style. Je vous accompagne dans la mise en valeur de votre personnalité en situation professionnelle en travaillant sur la tenue vestimentaire.

Lisez les témoignages d’entrepreneurs qui ont mis leur image au service de la communication de leur entreprise